Una puesia di Olivier Ancey. A musica di l'onda.
Ultima Cumaei venit iam carminis aetas, magnus ab integro saeculorum nascitur ordo.
Virgile, Eclogue IV (Les bucoliques)
Cutulelle di l’onde tralucente di l’Ercu
da seculi attundulite
da millesimi vultulate
in celi foschi o svariate
si mischianu culori arcani
sfrisgendu u limpidu spechju
à fior di mente.
In Sesta ghjacenu e voce
i imbeli è u stintindulime
accumpulati in l’ombra muta
di u ricordu
sò corse l’ore trà e sponde
à cullane di sciume mosse
à spulafiure.
Piegnenu l’aspricce ghjarghjere
cum’è vinice incalmanate
di pelle more imbrustulite
d’osse è di carne straziate
è di miseria inturbidite
l’onde sò lacrime dulente
in lu sussuru di e spisce
s’annecanu e mimorie perse
è in un sbollaru s’affonda
u lagnu pietosu di l’anni
à strappacore.
Cutulelle di l’onde tralucente di l’Ercu
da seculi attundulite
da millesimi vultulate
d’Alzimozzu à Santa Lucia
sò tante vene à porghje brame
aghjugnenti di sangue novu
quandu ùn saraghju cà fulena
l’anima meia abbracciarete
è faremu cennu à l’avvene
à fiume scioltu.
Olivier Ancey
Cutulelle (Olivier Ancey)
Re: Cutulelle (Olivier Ancey)
Une traduction de Bernadette Micheli.
Galets de l’onde limpide de l’Ercu
par les siècles polis
et les millénaires emportés
en ciels obscurs ou apaisés
se fondent des couleurs étranges
effleurant le miroir diaphane
de l’esprit.
A Sesta gisent voix
bêlements et sonnailles
clos dans l’ombre muette
du souvenir
Le temps s’enfuit entre les rives
entrelacs d’écume mouvante
flots d’images.
Les âpres éboulis pleurent
cicatrices caniculaires
de peaux sèches et tannées
meurtrissures d’os et de chairs
et les ondes troublées de misère
sont autant de larmes éplorées
dans les cascades mugissantes
périssent les mémoires perdues
que le tumulte emporte
râle dolent des ans
au cœur déchiré.
Galets de l’onde limpide de l’Ercu
par les siècles polis
et les millénaires emportés
d’Alzimozzu à Santa Lucia
tant de veines et d’espoirs déferlent
affluents d’un sang nouveau
quand je ne serai plus que poussière
vous étreindrez mon âme
et nous ferons signe à l’avenir
fleuve libre.
Olivier Ancey
Traduction (et photographie !) : Bernadette Micheli
Galets de l’onde limpide de l’Ercu
par les siècles polis
et les millénaires emportés
en ciels obscurs ou apaisés
se fondent des couleurs étranges
effleurant le miroir diaphane
de l’esprit.
A Sesta gisent voix
bêlements et sonnailles
clos dans l’ombre muette
du souvenir
Le temps s’enfuit entre les rives
entrelacs d’écume mouvante
flots d’images.
Les âpres éboulis pleurent
cicatrices caniculaires
de peaux sèches et tannées
meurtrissures d’os et de chairs
et les ondes troublées de misère
sont autant de larmes éplorées
dans les cascades mugissantes
périssent les mémoires perdues
que le tumulte emporte
râle dolent des ans
au cœur déchiré.
Galets de l’onde limpide de l’Ercu
par les siècles polis
et les millénaires emportés
d’Alzimozzu à Santa Lucia
tant de veines et d’espoirs déferlent
affluents d’un sang nouveau
quand je ne serai plus que poussière
vous étreindrez mon âme
et nous ferons signe à l’avenir
fleuve libre.
Olivier Ancey
Traduction (et photographie !) : Bernadette Micheli
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