Larmes de sirène
Hubert Canonici- Messages : 296
Date d'inscription : 01/03/2014
Age : 56
Localisation : Bonifacio
Sur un rocher à fleur d'écume
Elle s'incarne dans la brume
Douce comme Éole en été
Ses gestes sont légèreté
Vers les hautes crêtes minérales
Sa voix s'élève en trémail
L'eau cristalline ainsi se moire
Dans ses yeux lagons, des miroirs
Sa ruisselante robe d'algues
Effleure l'ourlet mousseux des vagues
Une cascade échevelée
Sur son grain de peau mordoré
Bien souvent je retourne errer
Sur cette côte découpée
Ses courbes au loin s'amenuisent
Comme la langueur des banquises
Je laisse là couler mon spleen
Comme l'eau bleue dans les collines
Mes souvenirs heureux égrainent
Là, sur le sable...ses larmes de sirène
Re: Larmes de sirène
Bonjour Hubert,
Je découvre en même temps Le jardin du monde et larmes de sirène et je trouve ça réjouissant de pouvoir écrire et lire des textes si différents, voir opposés à ce point dans la forme et dans le fond ( quoique dans le fond, peut-être pas... ) Merci pour ces cadeaux Hubert, vos lecteurs ont de la chance et comme ça m’embête toujours un peu de ne pas savoir écrire je vous offre une de mes dernières lectures, un poème de Gaston Miron ( grand poète québécois que je découvre) et dont la sensibilité me rappelle la votre parfois. Bonne lecture ( bon ça "plombe " un peu ;-) mais c'est beau. A bientôt.
La braise et l’humus ( extrait de l'homme rapaillé)
Rien n’est changé de mon destin ma mère mes camarades
le chagrin luit toujours d’une mouche à feu à l’autre
je suis taché de mon amour comme on est taché de sang
mon amour mon errance mes murs à perpétuité
un goût d’années d’humus aborde à mes lèvres
je suis malheureux plein ma carrure, je saccage
la rage que je suis, l’amertume que je suis
avec ce bœuf de douleurs qui souffle dans mes côtes
c’est moi maintenant mes yeux gris dans la braise
c’est mon cœur obus dans les champs de tourmente
c’est ma langue dans les étapes des nuits de ruche
c’est moi cet homme au galop d’âme et de poitrine
je vais mourir comme je n’ai pas voulu finir
mourir seul comme les eaux mortes au loin
dans les têtes flambées de ma tête, à la bouche
les mots corbeaux de poèmes qui croassent
je vais mourir vivant dans notre empois de mort
Je découvre en même temps Le jardin du monde et larmes de sirène et je trouve ça réjouissant de pouvoir écrire et lire des textes si différents, voir opposés à ce point dans la forme et dans le fond ( quoique dans le fond, peut-être pas... ) Merci pour ces cadeaux Hubert, vos lecteurs ont de la chance et comme ça m’embête toujours un peu de ne pas savoir écrire je vous offre une de mes dernières lectures, un poème de Gaston Miron ( grand poète québécois que je découvre) et dont la sensibilité me rappelle la votre parfois. Bonne lecture ( bon ça "plombe " un peu ;-) mais c'est beau. A bientôt.
La braise et l’humus ( extrait de l'homme rapaillé)
Rien n’est changé de mon destin ma mère mes camarades
le chagrin luit toujours d’une mouche à feu à l’autre
je suis taché de mon amour comme on est taché de sang
mon amour mon errance mes murs à perpétuité
un goût d’années d’humus aborde à mes lèvres
je suis malheureux plein ma carrure, je saccage
la rage que je suis, l’amertume que je suis
avec ce bœuf de douleurs qui souffle dans mes côtes
c’est moi maintenant mes yeux gris dans la braise
c’est mon cœur obus dans les champs de tourmente
c’est ma langue dans les étapes des nuits de ruche
c’est moi cet homme au galop d’âme et de poitrine
je vais mourir comme je n’ai pas voulu finir
mourir seul comme les eaux mortes au loin
dans les têtes flambées de ma tête, à la bouche
les mots corbeaux de poèmes qui croassent
je vais mourir vivant dans notre empois de mort
Bonjour Joelle,
Encore une fois merci pour l'attention, ça fait toujours plaisir...ce poème est superbe, j'adore ce style plein de force, simple et final, ça c'est de la maîtrise...pour le "Jardin du monde", je me suis lancé dans une aventure ambitieuse (ambitieuse pour le petit scribouillard que je suis), il faut que je travaille encore l'Architecture, pour pouvoir y aller sans frein, pour que le fond soit au service de la forme...
À bientôt.
Encore une fois merci pour l'attention, ça fait toujours plaisir...ce poème est superbe, j'adore ce style plein de force, simple et final, ça c'est de la maîtrise...pour le "Jardin du monde", je me suis lancé dans une aventure ambitieuse (ambitieuse pour le petit scribouillard que je suis), il faut que je travaille encore l'Architecture, pour pouvoir y aller sans frein, pour que le fond soit au service de la forme...
À bientôt.