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    APOCALYPSE-MOI - D'après "L'APOCALYPSE selon MARTA", MARTA PETREU

    Cécile Trojani
    Cécile Trojani
    Admin

    Messages : 7
    Date d'inscription : 31/01/2013
    08062014

    APOCALYPSE-MOI  - D'après "L'APOCALYPSE selon MARTA",  MARTA PETREU Empty APOCALYPSE-MOI - D'après "L'APOCALYPSE selon MARTA", MARTA PETREU

    Message par Cécile Trojani

    Cécile Trojani évoque Marta Petreu, dans une note poétique qui dit la poésie lointaine de l'écrivaine de Cluj.



    APOCALYPSE-MOI  - D'après "L'APOCALYPSE selon MARTA",  MARTA PETREU Chaos_15



    Marta. Née en Transylvanie et Docteur en philosophie. Vit à Cluj.


    Si les corps hurlent le désir dans la poésie de Marta, dans son verbe acéré et qui défait le monde-mort, c’est pour mieux le refaire. Mieux le chuchoter. Pour désirer encore sur les décombres. Elle nous l’offre sanglant – le monde – emmailloté dans une neuve gangue coupée à l’épée. Les mots strient et trient dans un rythme que l’on saccage. L’image naît coupée.


    OUI Marta tu dis NON. Et tu refais l’APOCALYPSE. RIEN que ça. Tu nous révèles les poubelles et les pogromes, les désordres des corps dans le vide des mondes dès lors qu’ils sont départagés. Tu panses les désastres sur des dérives de continent. Saint-Jean n’a qu’à bien se tenir. L’Amour coule en fluides quand Marta coupe les têtes le long des cuisses ensanglantées.


    Tu nous révèles à l’horreur de leur longue jouissance dans l’hiver impossible. Le monument que tu m’imposes est un caveau et pourtant. Les organes et les membres. La vie qui pulse comme un cheval de tête. Le voile s’en déchire et le monde apparaît vagissant. Premier cri. Premier souffle. Dieu n’est pas là Omniprésent. « Le jour de la colère » Eros se met à bruire. Au galop.


    Mais ce qui nait du corps sera brisé, tu dis «  je coupe » _ et les mots tranchent comme une épée dans un long défilé de tableaux féériques monstrueux. Des visions de béton. De tranchées. Après la guerre il y a la guerre. Le bien n’est qu’une idée qui sert bien son contraire. Les parties de la sphère recollées, décollées, s’en vont vers d’autres rives. Ils plongent en la Citerne devenue notre esprit.


    Marta m’entend, Satan à l’œuvre dans le monde des astres. Le souffle en est fameux. Sensuel à outrance. On vit dans un envers de voie Lactée. Apollinaire en louche. Pas besoin d’y mettre du sens. Le sang suffit qui coule et les fluides du corps remontent à la source comme ruisseaux en Chanaan. Il y a tension dans la limite de la rupture – Vraie Poésie. Elle est noire, et dure, et violente. C’est une moulinette et un bunker, un marteau-piqueur délicat  « En souvenir de la cruauté ». Dieu éperonné comme animal de trait. « Dans ta pyramide » il y a des miasmes délétères et des chiens absolus. Le silence est Roi en ta maison de verre où la « putain » de Dieu nous a couchés. Et les verres se brisent dans la cathédrale de Marta. Dieu y impose en ce silence l’abysse de tous les soliloques – « Ça sent l’écurie. Ça sent la misère ». Réel Harassant.


    Marta est un haut lieu de résistance et d’interpellation : son verbe nous attrape où Il ne répond pas. Le vide du Père nous envoie remâcher cette colère. Nous sommes happés dans les césures et les bas-fonds en déséquilibres immanents. Ils creusent dans le roc au fond de la conscience qui fait corps. Le noyau est touché. Parfois ça broie. Le texte roule fort et sec, Marta s’adresse sans relâche au Grand Bourreau pour faire fleurir des fleurs dans les mains virginales de Qui veut. Les signes étales bousculent entre les lignes des douceurs de prunelle. La blancheur des pucelles s’installe en ciel de lit. Pas longtemps.


    Sur le désert de Dieu construire un nouveau monde – « Il n’y a personne » – mais les poèmes pourraient chanter, « triomphants sur vos boucliers ». Ils pourraient annoncer le Nouveau Monde par-delà les débris et décombres, les restes organiques qui érodent la page comme la langue râpant le palais.


    « L’amour n’existe pas. Gloire à Toi » : il y a les corps et la chaleur des corps, le mot traversant les abysses, le miel qui irradie de l’ombre, les innocents les mains ouvertes et qui parlent pour ne plus avoir froid – le vouloir pur, le désir brut et sans détour. Il y a l’élan. Même mutilé il y a l’élan qui vient du fond et qui s’avance NOIR pour récolter les fleurs.


    Ce qui se hisse dans l’acier trempé du verbe-Marta, l’ici échu des interstices entre le vide et le dedans. L’ici-je boxe le néant car la glaise sera repétrie. Marta malaxe, le cœur de l’automate refleurit en l’innocence et quelle que soit la profondeur du désespoir, le jet est vertical. Pour monter respirer, le nageur sort des gros bouillons et les voiles se tendent et le Miracle a lieu : un morceau du monde-mort renaît de ses cendres, les enfants jouent dans la lumière bleue, les grands regardent ébahis. L’espace s’ouvre dans la viande, la rythmant, et chaque mot devient mon territoire dans le corps infini.


    La poussée est céleste. La violence pour survivre _  pour exister. Priez !

    « Ça sent l’abattoir »

    « Ça sent la latrine âcrement »

    Il y a de l’être qui se dit.

    Tout nous sera rendu - Œil pour œil, dent pour dent.


    Sur la scène de ce nouveau monde où les adultes joueront comme des enfants, la Beauté sera Loi. Fini le grand Fantasme des pouvoirs et des nombres. Les corps maculés d’ombre feront bouquet même s’ « il est tard ». Sous l’Etable les Anges. Dans les plis de l’Amour les formes de la Foi. Marta.



    Cécile Trojani


    PHOTO "CHAOS DEBOUT" - spectacle du groupe CHAOS DEBOUT (ATELIER / CLASSES PREPARATOIRES GIOCANTE DE CASABIANCA) à la FABRIQUE DE THEATRE (Compagnie Théâtre ALIBI - site européen de création).



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