C'est un scénario d'anticipation que nous propose Spike Jonze avec son film Her. Scénario pour lequel il a eu un oscar cette année. Une contre-utopie à laquelle le public, de prime abord, n'aurait donné aucune chance si son réalisateur n'était pas aussi prestigieux.
D'ailleurs, combien de chefs-d’œuvre n’acquièrent pas de renommé méritée par la faute d'un synopsis peu ragoutant ?
Celui de Her ne l'était effectivement pas :
Los Angeles,dans un futur indéterminé mais de toute évidence proche, Théodore Twombly est un homme extrêmement sensible et seul.
Il travaille en tant que rédacteur pour une société qui propose d’écrire pour ses clients, des correspondances personnelles diverses. Comble d'une société (dont la nôtre est l'aube) dans laquelle il est possible de communiquer avec le monde entier mais, paradoxalement, dans laquelle nous n’échangeons plus avec nos proches.
Ses journées sont rythmées par la mise en mots de sentiments en tout genre mais ,une fois chez lui, dans son intérieur similaire à une page quelconque d'un catalogue Ikéa, Théodore est désespérément seul, il est en instance de divorce avec Catherine et ne s'en remet pas. Ils ont grandi ensemble, évolué ensemble et vécu un amour intense et pur jusqu'aux inévitables incompréhension puis silence .
Un jour il fait l'acquisition d'un système d'exploitation « OS1 » , sensé lui faciliter la vie. Théodore donne le nom de Samantha à cette intelligence artificielle, intuitive et évolutive avec qui il communique puis ,à sa grande surprise, rentre en osmose.
Cette « Siri » améliorée finit, comme ses congénères, par évoluer beaucoup trop, au point de ne plus être compatible avec celui dont, au départ, elle était au service.
Je me suis rendue au cinéma en ayant aucune idée du sujet de ce film et en ne me fiant pas à l'affiche. Heureusement, car tout deux n'auraient certainement pas œuvré au fait que j'assiste à cette projection qui, pourtant, je dois l'avouer, m'a bouleversée.
Comment Spike Jonze arrive-t-il a rendre intelligible la naissance d'une telle relation, leurs scènes d'amour, leurs disputes etc ?
Comment ai-je pu autant m’émouvoir qu'il n'existe plus de connexion entre Samantha et Théodore ?
Comment ai-je pu m'identifier à un quadra mielleux, moustachu, vêtu d'un pantalon en laine taille haute et d'une chemise en lin ?
Soit ce réalisateur est extrêmement doué, soit je suis gagnée d'une dépression fulgurante... Les deux peut-être.
Les répliques sont profondes, les silences sont opportuns, les flash-back parfaitement évocateurs. Un seul petit bémol, il manquerait, tout de même, un chouïa de testostérone au protagoniste, à mon goût. A moins que, selon Jonze, prochainement, les hommes en soient complètement dépourvus.
Barbara Ettori-Morandini
D'ailleurs, combien de chefs-d’œuvre n’acquièrent pas de renommé méritée par la faute d'un synopsis peu ragoutant ?
Celui de Her ne l'était effectivement pas :
Los Angeles,dans un futur indéterminé mais de toute évidence proche, Théodore Twombly est un homme extrêmement sensible et seul.
Il travaille en tant que rédacteur pour une société qui propose d’écrire pour ses clients, des correspondances personnelles diverses. Comble d'une société (dont la nôtre est l'aube) dans laquelle il est possible de communiquer avec le monde entier mais, paradoxalement, dans laquelle nous n’échangeons plus avec nos proches.
Ses journées sont rythmées par la mise en mots de sentiments en tout genre mais ,une fois chez lui, dans son intérieur similaire à une page quelconque d'un catalogue Ikéa, Théodore est désespérément seul, il est en instance de divorce avec Catherine et ne s'en remet pas. Ils ont grandi ensemble, évolué ensemble et vécu un amour intense et pur jusqu'aux inévitables incompréhension puis silence .
Un jour il fait l'acquisition d'un système d'exploitation « OS1 » , sensé lui faciliter la vie. Théodore donne le nom de Samantha à cette intelligence artificielle, intuitive et évolutive avec qui il communique puis ,à sa grande surprise, rentre en osmose.
Cette « Siri » améliorée finit, comme ses congénères, par évoluer beaucoup trop, au point de ne plus être compatible avec celui dont, au départ, elle était au service.
Je me suis rendue au cinéma en ayant aucune idée du sujet de ce film et en ne me fiant pas à l'affiche. Heureusement, car tout deux n'auraient certainement pas œuvré au fait que j'assiste à cette projection qui, pourtant, je dois l'avouer, m'a bouleversée.
Comment Spike Jonze arrive-t-il a rendre intelligible la naissance d'une telle relation, leurs scènes d'amour, leurs disputes etc ?
Comment ai-je pu autant m’émouvoir qu'il n'existe plus de connexion entre Samantha et Théodore ?
Comment ai-je pu m'identifier à un quadra mielleux, moustachu, vêtu d'un pantalon en laine taille haute et d'une chemise en lin ?
Soit ce réalisateur est extrêmement doué, soit je suis gagnée d'une dépression fulgurante... Les deux peut-être.
Les répliques sont profondes, les silences sont opportuns, les flash-back parfaitement évocateurs. Un seul petit bémol, il manquerait, tout de même, un chouïa de testostérone au protagoniste, à mon goût. A moins que, selon Jonze, prochainement, les hommes en soient complètement dépourvus.
Barbara Ettori-Morandini