| | Le grand écrivain Eduardo Galeano est mort le 13 avril de cette année. Il s’est éteint en sa ville de Montevideo, là où s’était jouée, il y a 85 ans, la première finale de la Coupe du Monde de football. La veille, dans la nuit, l’équipe du Sporting Club de Bastia, défaite quatre à zéro en finale de la Coupe de la Ligue, et de retour à l’aéroport de Poretta, était acclamée par des centaines de ses supporters. Il n’y a bien sûr aucun lien entre ces deux évènements, mais pourtant – et si l’on veut bien – un lien peut exister, qui relèverait d’une mystique philosophique que les...
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| | Dans un entretien récent publié par le Matricule des Anges, Jérôme Ferrari, revenant sur la sortie de son premier roman, Aleph Zéro, alors publié en Corse, déclare ceci : « Le roman est sorti dans un silence quasi complet et c’est là que j’ai réalisé qu’il fallait que je publie sur le continent. Mon souci n’était pas de vendre des livres, mais juste de ne pas faire un acte mort-né. J’ai ensuite arrêté d’écrire pendant deux ans tellement je doutais. » Ce que dit donc Ferrari, et cela semble frappé pour lui du sceau de l’évidence, c’est qu’un livre publié en Corse, le meilleur...
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| | J'aime Houellebecq. J'aime sa fragilité attendrissante, j'aime sa culture, j'aime ses obsessions mélancoliques. J'aime l'idée qu'il puisse être une âme pure et intelligente désorientée dans le monde qui est le nôtre et emprisonnée dans un corps malingre. J'ai l'impression de le connaître et de le comprendre, car, comme peut le dire le protagoniste de son dernier roman: « Seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intégralité de cet esprit, ses faiblesses...
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| | En prolongement du Principe de Jérôme Ferrari, et en hommage à Bernard Maris : C'est la place accordée par Jérôme Ferrari à Ernst Jünger dans Le principe qui m'a rappelé ce petit essai littéraire datant de 2013 du regretté Bernard Maris assassiné avec ses camarades de Charlie Hebdo : l'hommage y semblant rendu à ce grand écrivain allemand, ainsi que la façon dont ce personnage accompagne le héros au long du livre comme une sorte de négatif...
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| | Quelques esprits forts et moqueurs m’engageaient récemment à (re)lire George Bataille, sous-entendant que j’y gagnerais une légitimité à parler d’érotisme que selon eux je n’avais pas. Renonçant à savoir d’où ils tenaient la certitude de mon incompétence et l’assurance de la leur, j’ai néanmoins (re)lu Georges Bataille, « Madame Edwarda », « Le Mort » et « L’Histoire de l’œil », aiguillonnée par l’idée qu’en effet sa manière de concevoir et d’écrire l’érotisme était assez éloignée de la mienne. J’aime pourtant la lumière noire de ses transes crépusculaires, le désespoir glacé comme le silence...
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| | Tocqueville en voyage aux confins de la civilisation : Quinze jours au désert, chroniqué par Emmanuelle Caminade Publié aux éditions Le passager clandestin qui offrent un point de vue sur notre temps, notamment à travers des textes anciens, Quinze jours au désert est un merveilleux petit récit de voyage d'Alexis de Tocqueville, d'une belle écriture simple et fluide, qui conserve toute son actualité....
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| | Alors, on savait Goldoni le Molière de la Botte, on savait José spécialiste de nos précieux ridicules, mais le mariage de l’auteur italien et du metteur en scène bastiais fait des miracles et des bébés. L’intention est claire : créer l’équivoque en revenant à la source – à la source du comique, entre autres, qui nait du décalage et du travestissement pour FAIRE VRAI. Ici travestissement n’est plus une métaphore : José Massei choisit de l’acter. Si l’on excepte l’enfant chéri (de la Bonne Mère), le vieux...
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| | Cécile Trojani évoque Marta Petreu, dans une note poétique qui dit la poésie lointaine de l'écrivaine de Cluj.Marta. Née en Transylvanie et Docteur en philosophie. Vit à Cluj.
Si les corps hurlent le désir dans la poésie de Marta, dans son verbe acéré et qui défait le monde-mort, c’est pour mieux le refaire. Mieux le chuchoter. Pour désirer encore sur les décombres. Elle nous l’offre sanglant – le monde – emmailloté...
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| | Une critique de Marguerite et les grenouilles, par Emmanuelle Caminade. Qui dit ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas. C'est aussi ça, une lecture singulière. Et tous les avis, positifs ou négatifs, sont acceptés sur Praxis Negra, dès lors qu'ils sont argumentés et assumés. Marguerite et les grenouilles, le dernier livre de Marie Ferranti, résonne comme une vibrante déclaration d'amour aux Saint-Florentins...
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| | Le 22 mai, sortira J'aime autant vous dire de Philippe Martinetti, chez Colonna édition. A cette occasion, l'auteur sera présent ce jour-là, à la librairie ajacienne, La Marge, à 17h pour une séance de dédicaces. Ce touche-à-tout du journalisme multiplie les collaborations. Amoureux de la culture comme de son île, il fait quotidiennement le pari, dans Sera Inseme sur Via Stella, de présenter le prisme culturel à travers divers domaines, comme autant de facettes. Sur son plateau,...
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| | Cum’è un longu vuciaratu… Dans la tradition corse, le vuciaratu est l’apanage des femmes meurtries par la disparition tragique d’un proche. De prime abord, l’analogie n’est pas évidente avec ces oraisons funèbres souvent improvisées au moment même de l’inhumation du défunt. Pourtant, le chant de leur douleur m’est venu en écho au fil de ma lecture de « Feu pour feu ». Car si c’est bien l’histoire d’un drame contée par un homme qui offre son dos à son enfant comme une femme lui offre...
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| | Barbara Morandini nous recommande une expérience originale : une déambulation théâtrale et photographique du Nord au Sud de l'équateur. Du 16 au 30 avril, de 14h à 20h, La Fabrique de théâtre, 2 rue notre Dame de Lourdes à Bastia propose de vivre une expérience culturelle singulière. Un parcours déambulatoire théâtrale et photographique...
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| | Barbara Morandini poursuit ses chroniques picto-littéraires. Aujourd'hui Mallarmé par James Whistler Stéphane m'a demandé de faire son portrait. C'est un exercice bien difficile de peindre ceux qu'on aime, voilà pourquoi l'autoportrait ne me dérange pas. Il réfléchissait à la manière d'illustrer la couverture de son ouvrage « Vers et prose » dans lequel il a souhaité regrouper certaines de ses...
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| | Regard sur l'Angélus, de Millet, par Barbara Ettori-Morandini. A la découverte des grands peintres.Je suis allongé sur le ventre, un rayon de soleil perce mes paupières, je suppose donc qu'il fait jour mais je ne les soulèverai pas. . Non, je ne me lèverai pas pour autant. J'adore cette langueur lorsque je me réveille d'une nuit sans cauchemar. La chaleur du sommeil est moelleuse, confortable et évocatrice... Ce matin, des images...
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| | Et si Frida Khalo s'exprimait à propos d'un Autoportrait aux Cheveux Coupés ? Barbara Ettori-Morandini lui donne une voix.Allez-y, regardez-moi! Regardez-moi, comme je me suis vue dans mon miroir ce jour-là. Ce jour où j'ai décidé de devenir une autre. Le miroir est l'accessoire indispensable à mon art, car « je ne peins pas des rêves, je peins ma réalité ». J'ai pris l'habitude de faire ça, me représenter, restituer...
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| | Après Chagall, Barbara Ettori-Morandini nous livre des clefs à propos de Renoir, et d'un tableau impressionniste des plus célèbres. Pour une chronique originale, où l'on vit l'instant pour décoder l'oeuvre.Nous sommes le 20 mai 1880 à l'Auberge du père Fournaise. Un groupe d'amis se réunit comme chaque dimanche. Il fait assez chaud, le repas a été frugal, seulement un peu de charcuterie, du fromage, des fruits et du vin surtout. On a surtout...
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| | Chagall nous parle, par l'entremise de Barbara Ettori Morandini. Qu'avait-il a dire, encore, d'une toile de 1917 ? Des mots d'outre-tombe, sans doute, pour évoquer une vie, et un amour perdu.Aujourd'hui j'ai le droit de mourir. Je pense avoir enfin honoré ma promesse, j'ai vécu presque centenaire et assez de souffrances pour mériter de partir. J'ai connu la faim, le froid, la misère, deux guerres mondiales et l'exil mais le vrai calvaire,...
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| | Il s'agit d'un texte hommage écrit par une spectatrice quelques jours après la représentation ajaccienne de Indomita donna (texte bilingue de Rinatu Coti et mise en scène de Saveriu Valentini). 8 mars 2014. Je me gare dans une ruelle au dessus de la gare. Je vais rendre visite à une amie, cours Napoléon, une amie malade qui s’accroche à la vie. La radio vient d’annoncer que ce jour est le jour de la femme. Je souris au fond de moi. J'aimerais tant. En...
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| | Quand Emmanuelle Caminade se penche sur le cas Acquaviva - dans le texte original s'il vous plaît... - on hérite d'une lecture des plus aiguisées, et d'une vraie analyse sur le fond et sur la forme. Pour notre plus grand plaisir, et celui de faire connaître encore mieux ce livre que nous aimons particulièrement. Mais trêve de dithyrambe, place à la chronique, et place à la lecture. Cent'anni, centu mesi..., Jean-Yves Acquaviva, Colonna edizioni, janvier 2014, 86 p., 14 €
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| | C'est avec l'aimable autorisation de Musanostra que nous reproduisons ici une critique du livre de Cesari d'abord mise en ligne sur le site de l'association*. Pour faire écho à un auteur que l'on aime, et aux initiatives qui valorisent la littérature, et notamment la poésie.Lire, amputé de sa moitié, le recueil d’Etienne. Ce que je fais en me tenant sur une page comme sur une jambe, ignorant l’autre ou presque, celle de gauche. C’est...
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| | Qui ne connait pas Jean Nicoli ? Je connaissais le héros, le résistant, l'homme engagé qui donna sa vie pour un idéal de liberté marquant à jamais l'histoire. Je connaissais ces mots magnifiques, griffonnés sur un paquet de cigarettes quelques heures seulement avant de mourir. Cette lettre à ses enfants, poignante, sincère et si dénuée de découragement malgré les circonstances, malgré l'inéluctabilité d'une destinée tragique. Je le connaissais donc, comme tout le monde serais-tenté...
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| | Il y a les livres que l'on connait, les grands classiques que l'on finit toujours par lire. Il ya ceux dont on entend parler et qui attisent la curiosité et puis, il y a ceux qui arrivent par le plus grand des hasards. Une impression, un regard intrigué et le voila sur votre table de chevet. Cette fois là, ce fut le titre qui servit de déclencheur : "Le vin de la colère divine", quel titre ! Je l'aurais acheté rien que pour l'avoir dans ma bibliothèque. En plus, ce qui...
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| | Ce texte annonce la coupure estivale de la revue Praxis Negra pour ce qui est des contributions des membres du comité. Précisons, même si ce sont là des précautions bien peu pasoliniennes, que les propos tenus ici n'engagent que leur auteur. Les extraits cités sont issus des Ecrits corsaires, Flammarion, 2009. En cet automne soixante-quinze, sur une plage d’Ostie, un cadavre est livré aux froides rosées matinales et aux embruns. Si les meurtriers avaient...
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| | Jean-François Rosecchi évoque le "projet corse" de Sebald, celui de la rédaction d'un ouvrage d'histoire naturelle et culturelle de l'île, projet qui n'arriva jamais à son terme. Parmi les dizaines de milliers de touristes allemands venus visiter nos doux paysages il y eut, au milieu des années 1990, cet immense écrivain. Wilfried Georg Sebald est mort en 2001 sur une route d’Angleterre, à 57 ans, avec pour projet littéraire un écrit sur la...
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| | Une chronique évoquant l'art dellilesque de faire traverser au lecteur toute l'épaisseur du réel à travers ce recueil de nouvelles, écrites sur une période de trente ans, et récemment paru en langue française. Une lecture du grand auteur new-yorkais par Bénédicte Giusti-Savelli. Il est des auteurs que l’on apprécie parce qu’ils ont un univers que l’on est heureux de retrouver. D’autres dont chaque ouvrage nous surprend : Don DeLillo est de ceux-là.
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| | En ce jeudi nouveau, c'est Virginie Trézières qui nous fait l'honneur de partager avec nous sa lecture du livre de Pierre Brunel, Rue des Martyrs. Une marche au coeur du passé et de l'âme d'un lieu, donc, avec en toile de fond la jouissance simple de l'écriture.Alors qu'aujourd'hui la césure est consommée entre la docte littérature et l'Histoire – contrairement au XIXe siècle dont les domaines étaient confondus, dans la mesure où l'historien avait...
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| | Biancarelli ci face u ritrattu d'un scrittori irlandese pocu cunnisciutu, ma ci sarà forsa una piazza pà a musica di Liam O'Flaherty. Appitemu ci a rispunsabilità di ssi' paroddi : l'Irlanda hè u più beddu paese di literatura di u mondu. « I vosci libri sò sporchi. Diffameti a voscia nazioni. Seti l’ultimu d’unu stolu di scrivani sviati, compri da l’Inglesi pà inghjurià a razza irlandesa ». Ùn hè micca cussì ch’iddu cumencia u libru di Liam O’Flaherty,...
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| | Emmanuelle Caminade nous invite à la lecture d'un roman paysan où les héros sont de vieux humains, une lavandière pouilleuse et un gros prêtre mélancolique. L'occasion surtout de rappeler que l'Italie est un grand pays de littérature. Casa d'altri est l'ultime livre de Silvio d'Arzo, jeune écrivain disparu à l'âge de trente-deux ans. Maintes fois retravaillé, ce court récit d'à peine quatre-vingt pages dont quelques fragments parurent sous un autre titre...
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| | Première chronique littéraire sur Praxis Negra, signée Bénédicte Giusti-Savelli. Le temps de faire un détour vers le Wyoming, et de bénéficier une fois de plus des meilleures intuitions d'une maison d'édition spécialisée dans le Nature writing. C'est par exemple à Gallmeister que l'on doit la traduction française de l'effrayant Sukkwan Island, de David Vann.De Flammes et d’argile est un roman de Mark Spragg paru en 2010 aux Etats-Unis et publié en France...
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