Un poème de KLK, qui prétend que les autres sont des escrocs. N'est-il pas lui-même à englober dans cette redoutable confrérie ? Quoiqu'il en soit, voilà ce qu'il dit lui-même de son poème : "Dans un anglais probablement assez personnel (privilège de la poésie peut-être ou prétexte au n'importe quoi !), je vous livre ce texte qui est en fait une "chanson"... La traduction n'est pas une traduction, mais une illustration".
Apocalypse life
The world was beautiful,
soft and warm, it was quiet.
I could kiss him in one step,
I was the master,
he turned completely around me.
The notion of desire was unknown to me
balance was perfect,
no contingency, no wall, no chain.
I perceived the universe by snatches
shadows and whispers,
and eternity flowed in my blood.
The notion of beginning was strange as the notion of end
and only the rhythm of the world,
infra-syncopated bass,
allowed me to anticipate the time
and feel the movement.
Unknown and confused notions.
I perceived the universe by snatches
shadows and whispers,
and eternity flowed in my blood.
And then, there was this crack,
these pressures, this incredible noise,
at the same time.
I felt the end of the world,
I felt that had no name before,
I felt hunger, cold, fear, terror,
shame, rage,
I felt anguish and despair.
At this point my world died
destroyed by what is called life.
Apocalypse originel
Le monde était beau, doux et chaud, il était calme, je pouvais l'embrasser d'un seul geste, j'en étais le maître, il tournait tout entier autour de moi, la notion de désir m'était étrangère tant l'équilibre qui y régnait était parfait, nulle contingence, nul obstacle, nulle entrave. L'univers m'était perceptible par bribes, ombres et murmures, et l'éternité semblait couler dans mes veines. La notion de début m'était tout aussi étrangère que celle de fin, et seul le rythme du monde, infra-basse syncopée, me permettait de pressentir le temps et de ressentir le mouvement, notions complètement incompréhensibles alors, et totalement confondues.
Et puis, il y eu ce craquement, ces pressions, ce tumulte sans autre pareil, et, dans la même seconde, je ressentis la fin du monde, je ressentis ce que j'apprendrais à nommer plus tard, la faim, le froid, l’éblouissement, le peur, la terreur même, la honte, la rage, l'angoisse, et le désespoir.
A cette seconde, mon monde mourut, détruit par ce qu'il est coutume d'appeler la vie.
Pierre Savalli
Apocalypse life
The world was beautiful,
soft and warm, it was quiet.
I could kiss him in one step,
I was the master,
he turned completely around me.
The notion of desire was unknown to me
balance was perfect,
no contingency, no wall, no chain.
I perceived the universe by snatches
shadows and whispers,
and eternity flowed in my blood.
The notion of beginning was strange as the notion of end
and only the rhythm of the world,
infra-syncopated bass,
allowed me to anticipate the time
and feel the movement.
Unknown and confused notions.
I perceived the universe by snatches
shadows and whispers,
and eternity flowed in my blood.
And then, there was this crack,
these pressures, this incredible noise,
at the same time.
I felt the end of the world,
I felt that had no name before,
I felt hunger, cold, fear, terror,
shame, rage,
I felt anguish and despair.
At this point my world died
destroyed by what is called life.
Apocalypse originel
Le monde était beau, doux et chaud, il était calme, je pouvais l'embrasser d'un seul geste, j'en étais le maître, il tournait tout entier autour de moi, la notion de désir m'était étrangère tant l'équilibre qui y régnait était parfait, nulle contingence, nul obstacle, nulle entrave. L'univers m'était perceptible par bribes, ombres et murmures, et l'éternité semblait couler dans mes veines. La notion de début m'était tout aussi étrangère que celle de fin, et seul le rythme du monde, infra-basse syncopée, me permettait de pressentir le temps et de ressentir le mouvement, notions complètement incompréhensibles alors, et totalement confondues.
Et puis, il y eu ce craquement, ces pressions, ce tumulte sans autre pareil, et, dans la même seconde, je ressentis la fin du monde, je ressentis ce que j'apprendrais à nommer plus tard, la faim, le froid, l’éblouissement, le peur, la terreur même, la honte, la rage, l'angoisse, et le désespoir.
A cette seconde, mon monde mourut, détruit par ce qu'il est coutume d'appeler la vie.
Pierre Savalli
Dernière édition par Marc Biancarelli le Dim 2 Mar - 18:46, édité 1 fois