Titre partiellement volé à JYA (mais au singulier), petit poème sur l'utilité des chiens qui aboient dans la nuit et dont la capacité à briser le sommeil et les songes des biens dormants est souvent négligée.
Rédemption
Affligeante plainte de l'esclave,
Trop malheureux d'avoir perdu sa laisse.
Il crie dans la nuit, comme un idiot,
Il n'en sera pas plus aimé.
S'il passe sous ma fenêtre,
Je lui jette la première,
Ils attentent, tous,
Pour jeter la deuxième,
Et ce connard qui crie !
Il crie dans la nuit, comme un fou,
C'est notre Sauveur, le Rédempteur !
S'il meurt sous ma fenêtre,
Il ne me restera que mon miroir.
Et ils espèrent, tous,
Que le spectacle continue.
Et ce pauvre fou qui crie !
Affligeante plainte de l'esclave,
Trop malheureux d'avoir perdu sa laisse.
Il hurle dans la nuit, comme un chien,
Mais c'est ma voix que j'entends,
J'ai déjà reçu la première pierre
Et beaucoup d'autres derrière,
Et ils attendent, tous,
Que je crie !
C'est l'affligeante plainte de l'esclave,
Qui aspire les âmes vides,
Mais le puits perdu déborde,
Plus qu'une pierre,
Et exploser.
Pierre Savalli
Illustration : Les Bateliers de la Volga, Ilya Repine, 1870-1873.
Rédemption (Pierre Savalli)
Karlheinz L.K.- Messages : 151
Date d'inscription : 28/02/2014
Localisation : Bastia
Re: Rédemption (Pierre Savalli)
Le monde selon Karlheinz est un désert peuplé de chiens, esclaves de hyènes sardoniques. C'est insupportable, sauf dans ses poèmes qui martèlent ce qui nous scandalisent et nous soulagent de la rage.
Rythmé, imagé, concentré : un cri contenu.
Rythmé, imagé, concentré : un cri contenu.
|
|