Bibliothèque idéale
Dominique Giudicelli- Admin
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Date d'inscription : 28/02/2014
Recommandez-nous un ou deux livres parmi vos classiques, vos récentes découvertes, vos éblouissements... On en fera une belle liste qui s'enrichira tout au long de l'année, et constituera une bibliothèque où piocher quand on cherche un livre à lire ou à offrir.
La liste devra indiquer le titre, l'auteur, l'éditeur, l'image si on peut, et en deux lignes, les raisons qui nous font aimer et recommander l'ouvrage (on peut faire plus long si on veut...)
Dernière édition par Dominique Giudicelli le Ven 26 Déc - 21:41, édité 4 fois
Une vie boulversée. Sanctuaire
Etty Hilsum. Une vie bouleversée, suivi de lettres de Westerbork : Journal 1941-1943. Philippe Noble (Traducteur). Editions du Seuil
L'itinéraire spirituel d'une jeune femme libre, juive, athée et en quête de sens sous l'occupation nazie. Son engagement jusqu'au départ volontaire pour Auschwitz.
William Faulkner. Sanctuaire. Henri Delgove, René-Noël Raimbault, Michel Gresset (Traducteurs). Préface d'André Malraux. Folio
L'immense talent de Faulkner et le récit d'une dépossession perverse, celle de Temple par Popeye, dans la déliquescence du Sud au temps de la prohibition.
Dernière édition par Dominique Giudicelli le Mar 23 Déc - 16:27, édité 1 fois
Une courte mais dense nouvelle du grand écrivain Paul Gadenne (1906/1956) : Baleine, un petit chef-d'oeuvre paru dans la dans la belle collection «les inépuisables», Actes Sud 2014, 34 p., 10€
Et au Domaine étranger l'édition posthume d'un petit recueil épistolaire récemment découvert et totalement atypique et jubilatoire de Sigismund Krzyzanowski (1887/1950) : Rue involontaire, traduit du russe par Catherine Perel, 64 p., 9,20 €
L'obscurité du dehors. Cormac Maccarthy. Actes Sud.
Je vous met la présentation de l'éditeur, elle est meilleure que la mienne :
Le jour où naît l’enfant de l’inceste, le père court le dissimuler dans un fourré, puis prend la fuite. La mère (sa sœur), sitôt relevée, part à la recherche du nourrisson qu’un colporteur a emporté. Et dès lors, au cœur des paysages mythiques du Sud américain, dans le désespoir et la confrontation avec les autres personnages du roman, commence pour chacun une errance dont les épisodes s’organisent comme des hymnes majeurs.
Il fallait l’incroyable virtuosité du romancier Cormac McCarthy pour mettre en scène, avec une telle jouissance d’écriture, des personnages aussi frustes, pour donner une telle envergure à des dialogues d’illettrés, pour doter d’une telle richesse des scènes de si grande misère. Aussi lyrique que baroque, cette fable sur le bien et le mal, sur l’innocence livrée à la violence et au péché, est en vérité d’une force exceptionnelle.
sur ma liste, le Maccarthy !
Je propose deux livres pour les femmes, qui donnent du sens à nos déséquilibres; ces deux auteurs sont des femmes qui donnent aux femmes le fruit de leurs expériences et chuchotent à notre oreille des conseils bienveillants dans deux romans magnifiquement écrits, d'une écriture sensible, sensitive, féminine et d'une intelligence pointue. Deux femmes cultivées, deux lectures qui donnent un vrai plaisir littéraire mais aussi la sensation d'une rencontre qui nous marque dans notre construction de femme toujours à reprendre.
Médée et ses enfants - Loudmila OULITSKAIA - Gallimard
Cette auteur Russe, fille spirituelle de Tchekov, Dostoievski et Pasternak, nous présente le personnage merveilleux de la femme sans homme qui n'est pas mère, celle que nous avons tous connue dans une famille, la tante qui traverse la vie seule et libre, et qui a une place particulière dans la vie de chacun et dans la famille. Une femme extraordinaire, puissante et savante qui échappe à l'agitation de la vie et couvre tout son empire de ses ailes bienveillantes. Un livre pour toutes les femmes, à tous les âges de la vie.
La Maison dans l'Impasse - Maria MESSINA - Acte Sud
Cette auteur Sarde évoque elle aussi le destin de la femme hors du mariage et de la maternité. Son écriture est magnifique, féminine, aigüe et pourtant mélancolique.
Médée et ses enfants - Loudmila OULITSKAIA - Gallimard
Cette auteur Russe, fille spirituelle de Tchekov, Dostoievski et Pasternak, nous présente le personnage merveilleux de la femme sans homme qui n'est pas mère, celle que nous avons tous connue dans une famille, la tante qui traverse la vie seule et libre, et qui a une place particulière dans la vie de chacun et dans la famille. Une femme extraordinaire, puissante et savante qui échappe à l'agitation de la vie et couvre tout son empire de ses ailes bienveillantes. Un livre pour toutes les femmes, à tous les âges de la vie.
La Maison dans l'Impasse - Maria MESSINA - Acte Sud
Cette auteur Sarde évoque elle aussi le destin de la femme hors du mariage et de la maternité. Son écriture est magnifique, féminine, aigüe et pourtant mélancolique.
@ S.V.
Deux livres "pour les femmes", servis par une écriture "féminine" ! C'est vrai, c'est pour Noël et manifestement rien n'a changé depuis mon enfance :on sépare toujours les jouets des filles et ceux des garçons ... Plus sérieusement , je n'ai pas lu le livre en question mais j'aime l'écriture d'Oulitskaïa. Une jeune "auteure" israëlienne (d'origine ukrainienne et écrivant en hébreu) me l'a beaucoup rappelée : Alona Kimhi. Suzanne la pleureuse, un beau roman très "féminin" qui devrait vous plaire
Deux livres "pour les femmes", servis par une écriture "féminine" ! C'est vrai, c'est pour Noël et manifestement rien n'a changé depuis mon enfance :on sépare toujours les jouets des filles et ceux des garçons ... Plus sérieusement , je n'ai pas lu le livre en question mais j'aime l'écriture d'Oulitskaïa. Une jeune "auteure" israëlienne (d'origine ukrainienne et écrivant en hébreu) me l'a beaucoup rappelée : Alona Kimhi. Suzanne la pleureuse, un beau roman très "féminin" qui devrait vous plaire
Merci, Mesdames, pour ces beaux conseils qui donnent envie de longues heures de liberté et de lecture.
Emmanuelle, vous avez raison, mais je n'ai pas tort...Je m'autorise ce parti pris, car comme depuis mon enfance moi aussi rien n'a changé, de l'école élémentaire au lycée nos mômes ne lisent que des auteurs hommes, ni Duras, ni De Beauvoir, ni Yourcenar dans les listes des ouvrages à acheter pour l'année, pas une femme dans les textes du bac de mon micro-élevage. Alors je revendique exceptionnellement mon plaisir de femme à lire des femmes qui ont écrit pour des femmes, car je suis convaincue que ces deux là l'ont fait ainsi, dans cet esprit. Et si tel n'était pas leur projet, je le ressens comme ça, en littérature c'est permis.
Rien n'est pire qu'un homme qui pose un livre en disant "c'est des histoires de bonnes femmes". J'aime ces auteurs et pour ne pas les exposer à cet outrage, je précise que ce sont des femmes qui écrivent l'histoire des femmes.
Je suis très intéressée par l'auteur que vous avez évoquée, je l'ai glissée dans ma liste de janvier, merci.
Rien n'est pire qu'un homme qui pose un livre en disant "c'est des histoires de bonnes femmes". J'aime ces auteurs et pour ne pas les exposer à cet outrage, je précise que ce sont des femmes qui écrivent l'histoire des femmes.
Je suis très intéressée par l'auteur que vous avez évoquée, je l'ai glissée dans ma liste de janvier, merci.
Deux bouquins des éditions Anacharsis, une de mes préférées avec Gallmeister, qui possède également une sacrée collection d'auteurs liés au nature writing américain. Anacharsis c'est plutôt dédié aux textes historiques, disons que ça pose le décors pour l'imaginaire des grands espaces.
Voici mon premier bouquin, le Middle Ground, de Richard White, une analyse historique très dense de ce que fut le monde inventé par les Indiens et les colons dans le nord-est, entre le XVIIème et le début du XIXème, entre Canada et colonies américaines. Un pavé génial, que je n'arrive pas à lire de bout en bout, mais qui se butine époque par époque, et une vision novatrice de ce que fut la "rencontre".
Le second c'est Jeremiah Johnson Le Mangeur de Foie, en fait le texte original qui a inspiré le sublime film de Sydney Pollack (au tournant des années 70). L'histoire vraie d'un trappeur redoutable qui massacrait les Crows par vengeance. Pas un immense texte, mais un témoignage de vie bourré d'anecdotes sur la "frontière", et qui nous fait pénétrer les mentalités et la violence de l'époque. Mc Carthy n'est pas né de rien...
Voici mon premier bouquin, le Middle Ground, de Richard White, une analyse historique très dense de ce que fut le monde inventé par les Indiens et les colons dans le nord-est, entre le XVIIème et le début du XIXème, entre Canada et colonies américaines. Un pavé génial, que je n'arrive pas à lire de bout en bout, mais qui se butine époque par époque, et une vision novatrice de ce que fut la "rencontre".
Le second c'est Jeremiah Johnson Le Mangeur de Foie, en fait le texte original qui a inspiré le sublime film de Sydney Pollack (au tournant des années 70). L'histoire vraie d'un trappeur redoutable qui massacrait les Crows par vengeance. Pas un immense texte, mais un témoignage de vie bourré d'anecdotes sur la "frontière", et qui nous fait pénétrer les mentalités et la violence de l'époque. Mc Carthy n'est pas né de rien...
Bref, deux livres de mecs pour les vrais mecs...
Ca me rappelle justement que j'avais pensé lancer un débat sur "littérature féminine/masculine : cette distinction existe-t-elle ?"
Cette liste n'est pas le lieu du débat mais si cela vous intéresse, je le lancerai en janvier.
Dernière édition par Dominique Giudicelli le Mar 23 Déc - 16:31, édité 1 fois
Cette liste n'est pas le lieu du débat mais si cela vous intéresse, je le lancerai en janvier.
Dernière édition par Dominique Giudicelli le Mar 23 Déc - 16:31, édité 1 fois
Alors puisque le débat bat son plein, je propose deux livres de mecs écrits par des femmes.
D'abord le grandiose Faillir être flingué, de Céline Minard, un vrai western à dimension bassement humaine, dans un espace que l'on parcourt quasiment en temps réel. Honneur donc à une grande écrivaine et aussi à une amatrice de pêche à la truite.
Et puis chez Gallmeister, puisqu'on en parle, ces nouvelles de Melinda Moustakis (rien à voir avec le chanteur de... OK, je déconne). ça s'appelle Alaska, et ça parle pas mal de pêche à la mouche. Mais pas que. Vu la photo ci-dessous, où l'on voit l'auteure en action dans les environs d'Anchorage, on peut comprendre pourquoi.
Putain, encore trois mois avant l'ouverture... C'est long.
D'abord le grandiose Faillir être flingué, de Céline Minard, un vrai western à dimension bassement humaine, dans un espace que l'on parcourt quasiment en temps réel. Honneur donc à une grande écrivaine et aussi à une amatrice de pêche à la truite.
Et puis chez Gallmeister, puisqu'on en parle, ces nouvelles de Melinda Moustakis (rien à voir avec le chanteur de... OK, je déconne). ça s'appelle Alaska, et ça parle pas mal de pêche à la mouche. Mais pas que. Vu la photo ci-dessous, où l'on voit l'auteure en action dans les environs d'Anchorage, on peut comprendre pourquoi.
Putain, encore trois mois avant l'ouverture... C'est long.
"Faillir être flingué" : à ajouter sur ma liste !
Betty Monde. Coralie Trinh Thi. Au Diable Vauvert
Femmes qui courent avec les loups. Clarissa Pinkola Estés. Le livre de poche
A ne surtout pas offrir: PAULO COEHLO
Le loup des steppes. Hermann Hesse. Le livre de poche
Un livre avec lequel j'aimerais qu'on m'enterre, comme certains guerriers se faisaient enterrer avec leurs armes et leur cheval !
La vie des saints de la cité. Lidia Amejko.
Ma plus belle lecture de l'année : un livre écrit par une femme et que PERSONNE n'oserait traiter de livre de gonzesse ! La vie des saints de la cité de Lidia Amejko... ou comment demeurer optimiste ET lucide ET drôle en ce bas monde. Dans une cité (ou plutôt dans LA cité), les habitants en manque de transcendance réclament le droit à la sainteté, et surtout aux légendes qui vont avec.. Tous au bistrot du coin pour mettre la chose au point !
Ma chronique de ce bouquin et de pas mal d'autres, avec lecture d'extraits, se trouve sur le site d'Alta Frequenza, onglet "podcasts", rubrique " la chronique d'Anouk ".
Etonnant, sur 16 oeuvres recommandées, 9 sont écrites par des femmes... Que peut-on en conclure, à votre avis ?
Dominique Giudicelli a écrit:Etonnant, sur 16 oeuvres recommandées, 9 sont écrites par des femmes... Que peut-on en conclure, à votre avis ?
Que Zirlafiara et Marco B se tafiolisent sérieusement !
Ahahaha ! Un petit souffle de vent mirvellanais passe sur PN, on dirait !
J'ai bien envie de le lancer ce débat sur littérature H/F. J'ai l'impression qu'on en lirait de toutes les couleurs !
J'ai bien envie de le lancer ce débat sur littérature H/F. J'ai l'impression qu'on en lirait de toutes les couleurs !
Je mets l'image en grand, parce que pour moi c'est un grand roman (et que la couv' est magnifique) ! Un de ces livres qui laisse des traces. D'une grande sensibilité, triste et plein d'humour, complètement improbable et si pertinent. The best Biancarelli at this time for me.
J'avoue la même préférence, et vous avez raison, il a tout sa place dans notre bibliothèque idéale.
Du coup, j'y ajoute un autre grand livre d'un auteur corse contemporain...
Nos anges. Jean Baptiste PREDALI. Actes Sud.
Du coup, j'y ajoute un autre grand livre d'un auteur corse contemporain...
Nos anges. Jean Baptiste PREDALI. Actes Sud.
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